Quand l'odeur d'un défunt devient un parfum

Quand l'odeur d'un défunt devient un parfum

 

Grâce aux recherches de l'université du Havre (France) et à la drôle d'idée de Katia Apalategui, il est maintenant possible de mettre sous flacon l'odeur d'un ami ou d'un parent décédé.

 
Proposer un parfum sentant l'odeur d'un être cher mais disparu, tel est le pari fou et certes un brin loufoque d'une petite entreprise française. Un challenge qui a été relevé grâce aux recherches de l'université du Havre.
 
L'idée folle vient de Katia Apalategui, agent d'assurances dans l'Eure, qui après avoir perdu son père, regrettait de ne pouvoir conserver de lui son odeur qu'elle appréciait tant. « Je cogitais au volant et j'en ai parlé à ma mère », raconte-t-elle. Et sa mère de lui confier : « Figure-toi, son odeur me manque aussi et je n'ai pas voulu laver sa taie d'oreiller. »
 
Après avoir essuyé plusieurs échecs, Katia Apalategui rencontre Seinari, l'agence régionale d'innovation de Haute-Normandie, qui l'a met en relation avec l'unité de chimie organique et macromoléculaire (Urcom) de l'université du Havre... qui réussit, elle, à mettre au point une technique pour reproduire l'odeur humaine à partir d'un vêtement. Géraldine Savary, maître de conférences explique : « On prend le vêtement de la personne, on extrait l'odeur, ce qui représente plus d'une cinquantaine de molécules, et on la reconstitue sous forme d'un parfum, dans de l'alcool au bout de quatre jours. » L'Urcom a transféré son savoir-faire à la société « Kalain », dirigée par Florian Rabeau, fils de Katia Apalategui, étudiant à l'ISC Paris Business School. 
 
 

600$ pour un souvenir olfactif

 
La jeune compagnie, soutenue financièrement par l'agence régionale d'innovation de Haute-Normandie et la Chambre de commerce et de l’industrie, sera basée dans la pépinière scientifique de Miserey, à Évreux. Sa cible principale ? Les sociétés de pompes funèbres.
 
« Nous proposons aux familles, par l'intermédiaire des pompes funèbres, un coffret contenant un petit flacon avec l'odeur du défunt qui aura été prélevée sur un tissu qu'elles nous auront fourni », précise Katia Apalategui. Mais le parfum « sur-mesure » est également vendu sur internet, aux alentours de 600$ Canadiens. Véritable « réconfort olfactif », il vient s'ajouter aux photos, vidéos et autres souvenirs de la personne disparue, estime Katia.
 
 
Rédigé par OdoMag