Odeurs et santé

Odeurs et santé

 

La santé est «un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité». Selon cette définition donnée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), une nuisance, comme une mauvaise odeur, représente une dégradation de l’état de santé. 

 
Les odeurs constituent une atteinte au bien être parfois importante, même si elles n’entraînent pas toujours d’effets sur la santé. Cependant, les mauvaises odeurs ne sont pas un critère de toxicité. Ainsi certains composés peuvent être complètement inodores et pourtant dangereux pour la santé comme le monoxyde de carbone.
 
La perception d'une odeur dans notre environnement résulte de la présence de composés gazeux, notamment de Composés Organiques Volatils (COV). Les difficultés rencontrées dans la mesure des odeurs, conjuguées à la complexité de leur composition ne permettent pas encore d'évaluer l'impact direct des odeurs sur la santé. 
 

La «pollution odorante» constitue le deuxième motif de plaintes après le bruit.

 
Le fait d'associer une odeur à un risque sanitaire est souvent sans fondement puisque la plupart des composés odorants sont détectés à des niveaux très faibles et souvent inférieurs aux valeurs limites d'exposition (VLE). 
 
Cependant, même si les niveaux de concentration en composés odorants n'induisent le plus souvent aucun risque direct, les nuisances olfactives générées peuvent avoir un impact psychologique négatif lorsqu'elles sont jugées excessives. Ce "stress" peut alors dans certains cas avoir des conséquences sur la santé. Le seuil de perception d’une odeur varie en fonction de nombreux facteurs : présence de certains composés dans l’air, humidité, température, direction et vitesse du vent, mais aussi de la sensibilité des personnes.
 

Nausées et maux de tête

 
L’Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR, USA) indique que les odeurs émanant de sites d’enfouissement sanitaire sont agressantes et désagréables pour nombre de personnes. Certaines, plus sensibles, ressentent des nausées et des maux de tête en réaction à ces odeurs. Les personnes allergiques, asthmatiques, atteintes de maladies chroniques et celles rapportant une intolérance à des produits chimiques semblent davantage susceptibles. 
 
 
L’ATSDR mentionne également que le stress au quotidien, associé aux contraintes cumulées dues aux odeurs (diminution des activités à l’extérieur, obligation de fermer les fenêtres, etc.), a un impact significatif sur la qualité de vie. Les polluants atmosphériques dégageant des odeurs nauséabondes sont souvent jugés importants, surtout pour les nuisances qu’ils occasionnent et le nombre de plaintes qu'ils génèrent. 
 
Pourtant, dans quelques cas seulement, on a pu documenter des effets physiologiques néfastes mesurables sur la santé. Si des effets physiologiques définis n’ont pas nécessairement été rapportés aux concentrations mesurées, la gêne/nuisance relative à l’odeur ne peut, elle, être écartée. 
 
 

Contamination de l'air 

 
Le terme nuisance est utilisé pour décrire le reflet de ce que la communauté affectée ressent par rapport aux effets indésirables d’un phénomène perturbateur, qui peuvent résulter notamment de la présence d'une activité industrielle, d'un équipement collectif ou d'une concentration urbaine. Une nuisance peut amener une dégradation significative de la qualité de vie et générer des états d’aversion ou de détresse, voire un état mental capable de dégrader l’état de santé. 
 
Selon la définition de santé de l’OMS, une nuisance représente une dégradation de l’état de santé. Il faut aussi garder en tête le fait que les odeurs détectées émanant de processus biologiques peuvent parfois indiquer une contamination de l'air par des agents pathogènes. Des études d'évaluation des risques considèrent maintenant de nombreux composés comme dangereux dès qu’ils sont présents dans l’air, même s’ils se trouvent en deçà du niveau de détection olfactif.
 

Quand les citoyens et les élus travaillent main dans la main

En France, la qualité de l'air est l'une des préoccupations majeures des citoyens pour qui qualité de vie et qualité de l'environnement sont intimement liées. Dans l’agglomération de Lyon, différents sondages d'opinion révèlent que les épisodes malodorants qui affectent la ville sont ressentis comme des gênes importantes.  
 
Par exemple, un épisode olfactif particulièrement important survenu le 16 mai 2002 : à l'époque, le Service d'Incendie et de Secours et le service d'urgence de Gaz de France ont réceptionné 550 appels téléphoniques relatant la perception d'odeurs. Celui-ci a touché une grande partie de l'agglomération, sans que sa source puisse être clairement identifiée.  Les attentes d'information de la population en la matière, et la nécessité pour les pouvoirs publics de disposer de données fiables sur les odeurs ont donc mené à la création du dispositif RESPIRALYON.
 
 

Transparence des résultats

 
En région Provence Alpes Côte d’Azur (PACA) les nuisances olfactives suscitent de nombreuses plaintes de la part des populations. C’est un sujet de préocupation qui touche de près la qualité de vie. Dès 1998, à la demande du Préfet, le Secrétariat Permanent pour les Problèmes de Pollution Industrielle (SPPPI) se saisissait du problème et confiait aux Associations Agréees pour la Surveillance de la Qualité de l’Air (AASQA) de la région une mission de Surveillance des Odeurs. Le pilotage de cette mission est confié à Air PACA.
 
La gêne olfactive est ressentie par des nez bénévoles de plus en plus présents dans la région. 
 
En 2014, 110 nez ont participé assidûment à la Surveillance des Odeurs. Leurs observations sont complétées par des campagnes approfondies sur certains territoires où des nuisances olfactives sont constatées.
 
Dans chaque région, un site web reprend les mesures effectuées assurant une totale transparence pour la population qui peut suivre l’évolution des nuisances et la résolution des problèmes.
 
 

Références à consulter pour approfondir le sujet

 
"Avis quant aux effets possibles sur la santé en lien avec les odeurs se dégageant des deux sites de DMS Antoine Stabile & Fils. et Ecoservices Tria Inc." 
- Louise Lajoie, M.D., M. Sc. Jean-Bernard Drapeau, M. Sc.  -  Direction de santé publique de la Montérégie 
 
 
Rédigé par OdoMag