Quarante nez formés à la traque des mauvaises odeurs

Quarante nez formés à la traque des mauvaises odeurs

Quarante nez formés à la traque des mauvaises odeurs

 

En France, on ne rigole pas avec les odeurs. On chasse les mauvaises, celles qui nuisent à notre qualité de vie, gâchant nos soirées et nos fins de semaine. L’état, les collectivités locales (les “MRC” d’ici), les industriels concernés et les citoyens travaillent ensemble à résoudre les problèmes. 

 
La traque aux mauvaises odeurs ne date pas d’hier, une association comme ATMO Picardie a été créée en 1978 (ATMO comme dans “atmosphère”). En 2000, suite à une loi sur l’Air entrée en vigueur en 1997, elle a accéléré son développement. Aujourd’hui, elle recrute des nez et développe une application grand public, baptisée ODO. Cet outil a pour objectif de permettre à tout citoyen de signaler les odeurs sortant de l’ordinaire. Charge ensuite au réseau d’une quarantaine de nez – des volontaires formés à la reconnaissance de plus de vingt odeurs – de vérifier l’information. Ce réseau de sentinelle devrait être opérationnel dès cet automne.
 
Pour l’heure, une première version d’ODO est notamment utilisée par « des salariés d’Ajinomoto (ndlr, entreprise fabriquant des acides aminés pour l’alimentation animale) qui sont chargés de détecter toute odeur liée à l’activité de l’usine, qui engendre de mauvaises odeurs », explique Emmanuel Escat, en charge des études chez Atmo Picardie. 
 

L’idée de créer une appli spécifique remonte à 2014. « la compagnie Ajinomoto avait un projet d’amélioration de l’environnement sur son site afin de diminuer les nuisances olfactives en cas de vent défavorable. L’entreprise a alors sollicité un bureau d’études qui a évalué l’impact olfactif et étudié la formation de 30 salariés et habitants (de zones pouvant être impactées par ces odeurs) à devenir nez.

 
 L’entreprise nous a ensuite contactés pour développer l’application, dont le coût de 20 000 euros est financé par Ajinomoto pour moitié. L’objectif consiste à développer un outil très réactif en cas d’épisode odorant, explique Emmanuel Escat. 
 

La création de ce réseau de 30 individus capables de reconnaître «  dix odeurs caractéristiques d’Ajinomoto  » constitue, en partie, la réponse aux «  nombreux signalements d’odeurs, en mai 2013  » 

 
sur le secteur, relate Jérémy Domont, ingénieur environnement chez Ajinomoto. Des analyses de la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement à cette période avaient été suivies «  d’une étude d’impact en 2014 avec une cartographie des odeurs, 5 à 6 kilomètres autour de la zone industrielle  » afin d’élaborer un procédé technique permettant de traiter ces odeurs. «  Pour l’instant, nous en sommes à l’étude et au chiffrage des solutions de traitement. La mise en place pourrait intervenir en juillet 2017  », explique Jérémy Domont.
 
Suite à cette première phase, le développement de l’application ODO a été étendu afin que le grand public soit acteur de la traque aux mauvaises odeurs. Et il devrait y avoir du monde pour rejoindre ce réseau d’informateurs. 
 
Car les épisodes olfactifs nauséabonds sont nombreux dans la région. Atmo Picardie a donc lancé une campagne de recrutement de nez à former. « Nous cherchons quarante personnes habitant et/ou travaillant sur le territoire. Pour l’instant, dix volontaires ont été retenus.  », annonce le représentant d’Atmo Picardie. La formation de 32 heures débutera en septembre. 
 

ATMO Picardie est une association sans but lucratif créée en 1978 qui assure la surveillance de la qualité de l'air en Picardie 

 
(région qui se trouve au nord de Paris). Elle est constituée de représentants de l’État, des Collectivités locales, des Industriels et des Associations de protection de l'environnement et de défense des consommateurs.
 

ATMO Picardie est l'une des 35 associations de surveillance de la qualité de l'air réparties sur le territoire français. 

 
Elle fait partie, du réseau national ATMO et participe au programme national de surveillance de la qualité de l'air. Sa structure associative demande un fonctionnement et un financement multipartite. Son financement est assuré par les subventions et cotisations de ses membres et les fonds de la Taxe Générale sur les Activités Polluantes (TGAP). 
Rédigé par OdoMag

Articles connexes