Piège à odeurs contre le terrorisme

Piège à odeurs contre le terrorisme

Piège à odeurs contre le terrorisme

 

En France, à la suite de la vague d’attentats, le président du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), a appelé les scientifiques à faire des propositions pour offrir «sinon des solutions, du moins de nouvelles voies d'analyse et d'action».

 
La communauté académique s'est alors mobilisée et a transmis 268 propositions dont 202 projets de recherche. Le CNRS en a d'ores et déjà retenu 53, et parmi ces projets, l'un, particulièrement innovant, est porté par un laboratoire de chimie toulousain. Le laboratoire des interactions moléculaires et de la réactivité chimique et photochimique (IMRCP), unité mixte de recherche dépendant de l'Université Toulouse III-Paul-Sabatier, a été retenu pour son projet officiellement intitulé «Captodor : développement et mise en perspective dans le champ criminologique d'un nouvel outil biométrique à base d'organogel poreux pour la capture d'odeurs corporelles ou l'analyse de résidus d'explosifs».
 
L'équipe scientifique doit démontrer la faisabilité de son procédé avant la fin 2016, et disposera ensuite de trois ans pour le développer. Dans une enquête criminelle, tous les indices sont exploités sur une scène de crime, y compris les odeurs. Elles sont étudiées en odorologie, essentiellement grâce aux chiens, mais restent difficile à expertiser, si elles ne sont pas relevées dans les premières heures (voir OdoMag 3, l’article sur l’odorologie ).
 
"Nous développons un capteur, une minuscule pastille d'huile gélifiée, avec des milliard de trous, qui retient les odeurs après un contact prolongées avec elles", explique Emile Perez, directeur de recherche au CNRS, qui travaille sur ce projet avec le laboratoire des interactions moléculaires et de la réactivité chimique et photochimique (IMRCP) de l'Université Toulouse III.
 
La deuxième phase de ce projet est d'arriver à créer un outil utilisable par les enquêteurs, police scientifique ou gendarmerie, pour les épauler, en complément des chiens, dans les enquêtes criminelles.
 
A terme, Captodor pourrait par exemple permettre de récupérer l'odeur d'un suspect sur un siège, puis, après analyse directe du matériau, d'aider les enquêteurs en trouvant une empreinte olfactive correspondante dans un fichier. "Une fois l'odeur captée, il faut l'analyser chimiquement, traiter le résultat statistiquement et en faire un outil de terrain. C'est pourquoi nous travaillons aussi avec l'Institut des Mathématiques à Toulouse et l'Institut de criminologie de l’université Jean-Jaurès pour la mise en place d'une utilisation judiciaire", conclut Emile Perez.
 
Source : Reuters
 
Rédigé par OdoMag

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